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Documents Justice
24 juin 2009

Leni Riefenstahl : une "fan" d'Adolphe ?

Jusqu'à son dernier souffle, celle qui transforma sa caméra en un instrument de propagande hitlérienne disait regretter sa complicité artistique - seulement - au service de la barbarie. Repentance formelle ou prise de conscience sincère d'une fanatique du "beau" à l'oeuvre à jamais entachée ?


Au lendemain de l'Armistice de 1945, un soldat américain frappe à la porte d'un chalet de montagne dans le village autrichien de Kitzbühel. Une femme paraît : « Qui êtes-vous ? demande le sergent.


 

- Je suis Leni Riefenstahl, répond-elle.


 

- Qu'est-ce que vous faites ?


 

- Je joue, j'écris et je produis des films.


 

- Ma jolie ! Je vais au cinéma depuis longtemps et je n'ai jamais entendu parler de vous. »


 

En partie dépitée que l'Américain ne la connaisse pas, en partie rassurée qu'il ne sache pas qu'elle a été une star du IIIe Reich et une intime d'Adolf Hitler, la cinéaste, impassible, s'entend signifier : « Nous avons besoin de votre maison. » Réquisitionnée par l'armée américaine, sa grande demeure est transformée en centre de repos pour les GI. Il va s'écouler un certain nombre d'années avant qu'elle s'y réinstalle.


 

Quelque cinquante ans plus tard, pour ses 95 ans, une petite galerie de Hambourg expose ses oeuvres photographiques, essentiellement des Noubas africains. Sur la façade de l'immeuble, une banderole informe les visiteurs oublieux de l'Histoire : « La photographe de Hitler est toujours active. En 1936, la propagande. En 1997, le business. » Même Hollywood s'intéresse à cette femme, centenaire lorsque l'actrice Jodie Foster, en août 2002, envisage de tourner un film sur sa vie.


 

Soixante-dix ans ont passé depuis son premier grand succès cinématographique, Das blaue Licht (La Lumière bleue), qui bat alors tous les records de fréquentation. Le 9 mai 1934, dans le New York Herald Tribune, on peut lire : « Avec quelle intensité cette jeune femme, qui joue le rôle principal, a écrit et dirigé ce film, accomplit sa tâche avec perfection ! » Le film avait remporté deux ans auparavant la médaille d'or du festival de Venise. Beau parcours pour cette fille d'un industriel berlinois qui a débuté sa carrière dans la danse avant de tenir la vedette dans les films de montagne d'Arnold Fanck, La Montagne sacrée (1926), Le Grand saut (1927), Tempêtes sur le Mont-Blanc (1930).


 

En avril 1933, un journaliste du New York Times recueille les confidences d'Adolf Hitler : « Je veux me servir du cinéma comme d'un instrument de propagande. ». Le congrès du parti a lieu à l'automne, à Nuremberg, dans un faste particulier puisque Hitler s'est installé à la Chancellerie le 30 janvier. Cette même année, Leni est présente au palais des sports de Berlin où Hitler tient meeting. « C'était la première fois de ma vie que j'assistais à une réunion politique, confie-t-elle au cinéaste Ray Müller dans le documentaire Leni Riefenstahl, le pouvoir des images (1995). C'était impressionnant pour moi, je me suis laissée emporter par l'atmosphère. Hitler m'a fait ce jour-là un effet absolument fascinant. » Et c'est sur le coup de cette émotion qu'elle décide de lui écrire. Un aide de camp vient la chercher : « Le Führer a été émerveillé par votre danse dans La Montagne sacrée.» Goebbels, dans son journal, mentionne souvent le nom de Leni Riefenstahl au cours de l'année 1933 : « 17 mai : après-midi, Leni Rienfenstahl. Je lui propose de faire un film sur Hitler. Elle est enthousiaste » ; « 16 juin : trajet en voiture avec Hitler en fin de journée. Ensuite, à la maison. Philip von Hessen et Leni Riefenstahl. Très agréable » ; « 14 juillet : chez Hitler, regardé un film de Hans Albers : épouvantable navet. Leni Riefenstahl, Gerda Maurus et Maria Winkelstern. Trois belles femmes. »...

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