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Documents Justice
9 décembre 2008

De la prison à l'hôpital, l'Institut miroir de la société

L'histoire de l'Institut Théophile Roussel

La colonie pénitentiaire

À l'origine, le Conseil général de la Seine aurait dû construire un centre au Plessis-Robinson. Mais il en a été autrement.

En effet, la loi du 30 juin 1838 proclame que "chaque département est tenu d'avoir un établissement public, spécialement destiné à recevoir et soigner les aliénés". La prison de la Petite Roquette était à l'origine prévue pour les enfants. Mais très rapidement il a été décidé de remplacer cette prison parisienne, très critiquée, par une "colonie pénitencière" hors de la capitale (les fous sont comme les étrangers et tous les marginaux, on préfère les tenir éloignés). En effet, le XIXe siècle voit s'opposer deux perspectives thérapeutiques: active (par le travail, comme à Montesson) et passive (par l'enfermement).

Cette colonie est construite comme la colonie pénitentiaire de Mettray, l'église en moins -IIIe République laïque et anticléricale oblige-, remplacée par une salle aux allures de temple (le président du Conseil de la Seine est par ailleurs Grand Maître du Grand Orient).

Dans un grand parc de 32 hectares, entouré d'un mur percé de grilles parce que tout le monde doit pouvoir voir ce qui s'y passe, et qui ne mesure jamais plus de 2 mètres de haut, la Maison d'éducation Le Peletier de St Fargeau se compose de huit pavillons accueillant 320 enfants, 12 pavillons tout autour pour les employés et les jardiniers, qui peuvent surveiller les enfants, le bâtiment de la "correction paternelle" , qui n'a heureusement jamais servi pour cela à Montesson (44 cellules pour les enfants envoyés par leurs parents), des ateliers et des serres (aujourd'hui occupés par le CAT -Centre d'Aide par le Travail-), une piscine, une ferme et une infirmerie. L'architecture des lieux porte en elle-même la signification exacte de chaque chose. Ainsi, la maison du directeur, que l'on peut apercevoir de la route de Sartrouville, est située suffisamment en hauteur pour qu'on puisse y embrasser d'un seul coup d'œil tout le terrain. L'entrée était placée sur cette même route de Sartrouville et on peut encore distinguer les deux ouvertures, désormais fermées, dans le mur de l'enceinte.

Cette Maison est prévue pour accueillir les enfants condamnés pour avoir agi "sans discernement" (article 66 du Code Pénal), dans l'objectif de les réhabiliter par le travail (ah...y'a qu'ça de vrai, le travail...). Sans cesser tout à fait d'être une prison, le centre ne dispose pourtant d'aucun gardien, et le mur peut facilement s'escalader. La rupture avec l'architecture austère et déprimante de la Petite Roquette, bâtie selon le modèle du Panopticon de Betham (cf. M.Foucault, Surveiller et punir, 1975, Gallimard), est évidente.

L'école est inaugurée le 25 juin 1895 par le Président de la République Félix Faure. Les premiers "jeunes détenus" arrivent l'année suivante. Ces enfants sont formés aux subtilités du jardinage (ce qui explique la beauté du parc), du fer et du bois dans les ateliers.

Mais l'établissement doit se transformer, parce que n'ayant ni d'assez d'enfants, ni assez d'argent ...

http://oll.club.fr/lacote3-09.html


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